Interface
INTERFACE est un séminaire hebdomadaire organisé dans le cadre des masters Arts plastiques et Esthétique de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne avec la Sorbonne Artgallery.
Lieu : 17 rue de la Sorbonne - Amphithéâtre Descartes
18H à 20h
Sur invitation
Eva Jospin
13 decembre 2023
Diplômée de l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, Eva Jospin (1975, Paris) compose depuis une quinzaine d’années des paysages forestiers et architecturaux qu’elle développe dans différents médiums. Lauréate du Prix de l'Académie des Beaux-Arts en 2015 et pensionnaire de la Villa Médicis à Rome en 2017, elle a bénéficié de nombreuses expositions d’envergure internationale, notamment au Palais de Tokyo (Inside, 2014), au Palazzo Dei Diamanti à Ferrare en 2018, au Museum Pfalzgalerie à Kaiserslautern en 2019, à la Hayward Gallery en 2020, au Het Noordbrabants Museum à Den Bosch (Paper Tales, 2021) et plus récemment au Musée de la Chasse et de la Nature à Paris pour une exposition
carte blanche au sein des collections permanentes (Galleria, 2021).
L’artiste dévoile par ailleurs plusieurs installations monumentales et immersives dans le cadre de commandes spécifiques au centre de la cour carrée du Louvre (Panorama, 2016), à l’abbaye de Montmajour (Cénotaphe, 2020), signe la création d’un incroyable ensemble de panneaux brodés pour le défilé haute couture de la Maison Dior en 2021, Chambre de Soie, puis réalise, à nouveau pour la Maison Dior, le décor monumental du défilé prêt-à-porter printemps-été 2023 (Nymphées, 2022).
Eva Jospin créé également des oeuvres pérennes telle que l’installation Folie, au Domaine de Chaumont-sur-Loire inaugurée en 2015, La Traversée à Beaupassage en 2018, Paris et Le Passage à Nantes en 2019. En 2022, Eva Jospin inaugure Microclima, une nouvelle installation pérenne imaginée comme un jardin d’hiver au sein du magasin Max Mara Piazza del Liberty à Milan.
En 2023, une vingtaine d’oeuvres de l’artiste ont été présentées dans diverses foires d’art contemporain à travers le monde dans le cadre de la carte blanche que lui a accordée la maison Ruinart. Cette série d’oeuvres est liée à l’exposition personnelle d’Eva Jospin à la Fondation Thalie à Bruxelles au printemps 2023 (Panorama), ainsi qu’à l’exposition qui a débuté l’été 2023 au Palais des Papes à Avignon (Palazzo).
Léonard Pongo
29 novembre 2023
Né en 1988 en Belgique. Il vit et travaille entre Bruxelles, Belgique, et Kinshasa, Congo (RDC).
Artiste visuel, Léonard Pongo est photographe. Il considère la photographie comme un outil de réappropriation de sa culture congolaise et documente avec un projet comme Uncanny la vie quotidienne des grandes métropoles du Congo. Ce projet lui a valu plusieurs prix internationaux.
Il s’attache désormais à explorer la diversité des paysages du Congo et propose une imagerie allégorique du pays, imprégnée d’un sentiment de beauté magique et de pouvoir mystique. Ce travail au long cours se déploie avec une série intitulée Primordial Earth.
Le travail de Léonard Pongo a été publié dans le monde entier et présenté dans de nombreuses expositions, notamment à IncarNations au Bozar Center for Fine Arts de Bruxelles (2019), organisée par Kendell Geers et Sindika Dokolo, et la 3ème Biennale de photographie de Pékin au CAFA Art Museum.
Il a été choisi comme l’un des 30 photographes émergents à suivre de PDN en 2016. Il est lauréat de la bourse Visura 2017, de la bourse Getty Reportage 2018 et a participé à la Joop Swart Masterclass 2018. Primordial Earth, son dernier projet, a été présenté à la Biennale de Lubumbashi et aux Rencontres de Bamako où il a été récompensé par le “Prix de l’OIF”. En 2021, il bénéficie d’une exposition personnelle à Bozar Bruxelles. En 2022, il expose à la galerie 31 PROJECT lors de l’exposition « Je suis moi-même le soleil » sous le commissariat de Liz Gomis. La même année, le Mu.Zee à Oostende en Belgique lui consacre une exposition personnelle. Il figure aussi parmi les participants de la résidence Black Rock à Dakar (SN), fondée par Kehinde Wiley. En 2023, il publie aux éditions Gost son premier catalogue monographique « The uncanny » et il participe à l’exposition « A world in common : contemporary african photography » à la Tate modern de Londres.
Joël Hubaut
22 novembre 2023
Né en 1947 à Amiens, Joël Hubaut développe une oeuvre hybride, fictionnelle et transversale par la multiplicité des supports et la variété des actions. Il débute son travail à la fin des années 1960, stimulé par les écrits de W. S. Burroughs, la musique d’Éric Satie, l’actionnisme, le Pop et les réflexions théoriques du groupe B.M.P.T. Réalisant surtout des sculptures de détournement et des dessins de contamination, il est paradoxalement d’abord connu pour sa poésie et ses performances/installations plutôt rock’n roll. Depuis 1970, son travail est placé sous le signe de la dérive épidémik et du mix.
Fondateur de l’espace alternatif Nouveau Mixage à Caen (1978 à 1985), créateur des éditions de la C.R.E.M. en 1987 et de la revue sonore Fractal Musik, il a créé et animé durant plusieurs années les rencontres Hiatus au Frac Basse-Normandie. Joël Hubaut est auteur de nombreuses actions expérimentales sous le titre Épidémik (Re-Mix épidémik- Esthétique de la dispersion, Les presses du réel).
Joël Hubaut est un artiste difficilement classable. Plaçant l’épidémie et la contamination (acte prémonitoire) au centre d’une réflexion sur l’art et la société, son recours à la parodie et à la dérision peut alors prendre une dimension véritablement tragique.
« Epidémique en tout et partout, Joël Hubaut est une figure et une force excentrique dans le paysage de l'art contemporain en France : hors limite, irrégulier, à l'entrecroisement des domaines (dessinateur, peintre, vidéaste, chanteur, écrivain, organisateur d'événements, enseignant). OEuvre vivante en gestation permanente, Hubaut est devenu une entreprise de projets collectifs, en utopien rebelle à toutes les soumissions. Vociférateur burlesque, tendance carnaval, Guignol et Pinocchio, terrien et vivant. »
Pascale Le Thorel
8 novembre 2023
Pascale Le Thorel est critique d’art, éditrice et commissaire d’expositions. Elle intervient principalement dans le domaine de l’art du XXe siècle et de l’art contemporain. Elle dirige les éditions des Beaux-Arts de Paris depuis 2000 et a publié à ce titre plus de 400 ouvrages. Ses dernières expositions : Fadia Ahmad, photographies (musée de la ville de Beyrouth et galeries nationales de Jordanie) ; Libres. Figurations années 80 (Fonds Hélène et Édouard Leclerc pour la culture et musée de Beaux-Arts de Calais et Cité de la mode). Elle est notamment l’auteur d’une biographie de Picasso (Buchet-Chastel, 2003) ; Monory, Paris, Paris-Musées, 2006 ; Peter Klasen et la photographie : l’investigation du réel, Arles, Actes Sud, 2010; du Dictionnaire des artistes contemporains (Larousse), du Dictionnaire des artistes modernes (Larousse), et, en 2022, de L'art contemporain par les femmes (Larousse).
Maria Filmera Molder
18 octobre 2023
Maria Filomena Molder est une éminente professeure en Esthétique à l'Universidade Nova de Lisboa. Elle est connue pour ses travaux éditoriaux tels que "Paisagens dos Confins" de Fernando Gil en 2009, et "Rue Descartes nº 68, Philosopher au Portugal Aujourd’hui" en 2010, ainsi que pour sa contribution en tant que co-éditrice de "Morphology. Questions on Method and Language" de Peter Lang en 2013.
Elle a publié plusieurs livres sur le lien entre les arts, la poésie et la philosophie, certains d'entre eux ayant reçu des prix prestigieux tels que le Prix du Pen-Club pour l'Essai en 2000, 2012 et 2018. Elle a également reçu le Prix AICA pour Essai sur l'Art en 2018 et le Prix Jacinto Prado Coelho pour l'Essai en 2021.
En plus de son travail académique, elle a écrit pour des catalogues d'art, notamment sur l'art portugais contemporain, et a contribué à des revues internationales telles que Análise, Internationale Zeitschrift für Philosophie, Sub-Rosa, La Part de l'Oeil, Rue Descartes, Gratuita, Europe, Cadernos Nietzsche, Lettre International, Electra, Diaphanes et Perspective.
Elle est également la principale responsable du projet FCT, "Fragmentation et reconfiguration : l’expérience de la ville, entre art et philosophie" de 2018 à 2022.
Son approche de l'art semble être profondément influencée par des philosophes tels que Walter Benjamin, avec une attention particulière portée à la relation entre l'obscurité et la création artistique.
Éric Alliez
27 septembre 2023
Docteur d’État avec une thèse soutenue en 1987 sous la direction de Gilles Deleuze, Éric Alliez est professeur de Philosophie et Créations contemporaines en art à l’université Paris-8 et chercheur associé au Centre for Research in Modern European Philosophy, Kingston University (Londres). Il a été professeur invité dans de nombreuses universités et écoles d’art à l’étranger.
Il a notamment publié : Les Temps capitaux (préface de G. Deleuze), Paris, Cerf, 2 vol., 1991/1999 ; La Signature du monde, ou Qu’est-ce que la philosophie de Deleuze et Guattari ?, Paris, Cerf, 1993 ; De l’impossibilité de la phénoménologie. Sur la philosophie française contemporaine, Paris, Vrin, 1995 ; Deleuze. Philosophie virtuelle, Paris, Synthélabo, 1998 ; Gilles Deleuze. Une Vie philosophique (direction scientifique), Paris, Synthélabo, 1998 ; The Guattari Effect, sous la direction d’É. Alliez et Andrew Goffey, Londres-New York, Continuum, 2011; Spheres of Action: Art and Politics, sous la direction d’Éric Alliez et Peter Osborne, Londres, Tate Publishing, 2013 ; Guerres et Capital (avec Maurizio Lazzarato), Paris, Amsterdam, 2016; Capitalism: Concept, Idea, Image. Aspects of Marx’s Capital Today (sous la direction d’É. Alliez, P. Osborne et E.-J. Russel), Londres, Radical Philosophy Publishing, 2019.
Une série d’ouvrages développe une Critique de l’esthétique composant une trilogie: L’Œil-Cerveau. Nouvelles Histoires de la peinture moderne (avec J.-Clet Martin), Paris, Vrin, 2007 ; La Pensée-Matisse. Portrait de l’artiste en hyperfauve (avec J.-Claude Bonne), Paris, Le Passage, 2005 ; Défaire l’image. De l’art contemporain (avec J.-Cl. Bonne), Dijon, Les Presses du réel, 2013.
Il vient de faire paraître Duchamp avec (et contre) Lacan. Essai de mutologie queer, Dijon, Les Presses du réel, septembre 2022.
Céline Flécheux
30 novembre 2022
De l’horizon au retour : quels détours et pour quels séjours ?
Céline Flécheux est professeure en histoire et théorie de l’art contemporain à l’université Paris 8-Saint Denis. Ses recherches portent principalement sur l’horizon dans ses liens au paysage, à la philosophie et aux arts plastiques. Elle a publié deux ouvrages sur cette question : L’Horizon, des traités de perspective au Land Art, PUR, 2009, et L’Horizon, Klincksieck, 2014. Co-fondatrice du programme de recherche « Les Contemporains » avec Magali Nachtergael de 2013 à 2016, elle co-dirige la collection du même nom aux Éditions P. Elle écrit régulièrement sur l’art moderne et contemporain (Abraham Poincheval, Anna-Eva Bergman, Robert Smithson, François Morellet, Nancy Rubins, Chris Burden, etc.). Après avoir publié avec Emmanuel Alloa le premier ouvrage traduit en français du phénoménologue allemand Gernot Böhme (Aisthétique. Pour une esthétique de l’expérience sensible, Presse du réel, 2020), elle prépare un numéro de la revue Pistes avec Céline Bonicco-Donato sur les usages de la notion d’atmosphère dans les arts. À paraître en janvier 2023 aux Éditions du Pommier : Revenir. Les épreuves du retour, dans lequel elle explore les ambiguïtés liés au retour, toujours doux et redouté.
Vladimir Skoda
23 novembre 2022
Vladimír Škoda est sculpteur, né à Prague en 1942, il vit et travaille à Paris depuis 1968. S'intéressant au travail manuel, il entame une formation de tourneur-fraiseur puis suit des cours du soir de dessin en parallèle de l'usine. Lors d'un voyage à Paris, alors âgé de 26 ans, il décide de venir en France pour recommencer ses études, mais dans le domaine artistique. Accepté aux Beaux -Arts, il suit les cours de César et travaille avec du fil de fer. Au début des années 70, il découvre l’art contemporain. Ses premières œuvres sont des gestes de positionnement par rapport au Nouveau Réalisme, puis l’Arte Povera et à l’Antiform. Ayant grandit en ayant un intérêt particulier pour les mathématiques et la physique, son vocabulaire a toujours été constitué de formes géométriques simples : spirales, cubes, polyèdres mais, depuis le milieu des années 1980, il accorde une place privilégiée au motif de la sphère décliné sous toute ses formes. Minuscules roulements à billes d'acier poli, grands ballons gonflés à l'hélium ou pendules dont le reflet mouvant s'inscrit dans un miroir concave, les sphères de Skoda, petites et grandes, animées ou immobiles, solitaires ou innombrables, sont des mondes miniatures. En acier poli, elles reflètent ce qui les entoure et incluent le visiteur dans leur univers. L'énergie du corps, dans son rapport à la matière vient s'y substituer. Les formes qu’il convoque, issues d’une géométrie simple, lui permettent d'articuler ce que lui dicte le matériau, au dessin préalable, au projet. Ses premières « boules », « toupies » ou « pyramides » en résultent. Ses sphères, polyèdres et surfaces concaves ou convexes, posés au sol ou contre un mur, suscitent d'abord une appréhension de leurs poids et de leur masse, par leur gravité et leur assise tangible, et ce même lorsqu'elles sont en acier poli et réfléchissant l'espace. Entre microcosme et macrocosme, Vladimír Škoda fait varier les enveloppes et les formes de ses sculptures. La sphère devient l'un de ses sujets de recherche prédominant pour développer la multiplicité des relations entre l'intérieur et l'extérieur de la matière, entre l'espace du spectateur et celui de l’œuvre. L'œuvre de Vladimír Škoda aborde le cosmos et les lois de l’Univers.
Esther Shalev-Gerz
9 novembre 2022
Vivant à Paris, Esther Shalev-Gerz est internationalement reconnue pour sa pratique artistique qui examine la construction des savoirs, de l’histoire et des identités. Inscrites dans la tradition du portrait, ses œuvres en questionnent la notion et la pratique et invitent à considérer la façon dont ses qualités peuvent contribuer au débat contemporain autour des politiques de la représentation. Ses monuments, installations, photographies, vidéos et œuvres dans l’espace public s’élaborent au travers du dialogue continu, des consultations et des négociations avec les différents acteurs de chaque projet. Son œuvre est une recherche permanente des potentialités de changement dans le temps et l’espace et des transformations des identités, des lieux et des histoires qui en découlent. Elle prend acte, critique et contribue à une vision du rôle et de la valeur sociétale de l’engagement artistique. Esther Shalev-Gerz, née Gilinsky, est née à Vilnius, Lituanie. Depuis 1984, elle vit et travaille à Paris. Diplômée de la Bezalel Academy of Art and Design de Jérusalem, elle a vécu à New York entre 1980 et 1981. En 1986, elle a co-réalisé le Monument contre le fascisme à Hambourg, qui est, jusqu’à ce jour, une référence dans la réflexion contemporaine sur le monument et la mémoire. Elle a conçu et réalisé des installations permanentes dans l’espace public en Israël, à Hambourg, Stockholm, Wanas, Genève ou encore Glasgow. En 2010 et 2012, deux rétrospectives majeures ont rassemblé une quinzaine de ses installations, tout d’abord au Jeu de Paume à Paris, puis au Musée des Beaux-Arts de Lausanne. Space Between Time, son exposition personnelle à Wasserman Projects, Detroit, a présenté neuf de ses installations entre avril et juillet 2016. En 2018, elle a inauguré une installation permanente monumentale, The Shadow, sur le campus de l’Université de Colombie Britannique à Vancouver, au Canada. En 2022, sa sculpture King & King est installée dans une collection privée à Pittsburgh aux Etats-Unis.
Lydia Goehr
19 octobre 2022
Née à Londres en 1960. Philosophe reconnue internationalement pour ses travaux en esthétique, Après sa thèse de doctorat à l’Université de Cambridge, sur l’ontologie de la musique, elle obtient une nomination permanente comme professeure à Columbia University (New York). Son travail se concentre sur la philosophie de la musique et l’histoire de la théorie esthétique, essayant de comprendre la nature relationnelle des normes et de la dynamique du pouvoir avec la structure qui les limite et régule leur pratique. La plupart de ses travaux s'intéressent aux arts musicaux et explorent la relation compliquée et souvent hostile entre les arts entre eux, et entre les arts et la philosophie et la religion. Elle a reçu plusieurs prix pour ses recherches ainsi que pour son enseignement : Bourses Getty et Guggenheim en 2012 ; prix H. Colin Slim de l'American Musicological Society en 2009/2010 ; Lenfest Distinguished Columbia Faculty Award en 2005 ; Columbia Presidential Award for Outstanding Teaching. Parmi ses essais : The Imaginary Museum of Musical Works: An Essay in the Philosophy of Music (Clarendon Press, Oxford, 1992) ; A Quest for Voice: On Music, Politics, and the Limits of Philosophy (Clarendon Press, Oxford, 1997) ; Elective Affinities: Musical Essays on the History of Aesthetic Theory (Columbia University Press, 2008) ; Red Sea - Red Square - Red Thread. A Philosophical Detective Story, (Oxford University Press, 2021). Elle a co-édité avec with Daniel Herwitz The Don Giovanni Moment. Essays on the Legacy of an Opera, et avec Jonathan Gilmore, le Wiley Blackwell Companion to Arthur C. Danto. On peut lire en traduction française : Politique de l’autonomie musicale, éd. Philharmonie de Paris, 2016.
Grégory Chatonsky
5 octobre 2022
Né en 1971 à Paris, Grégory Chatonsky vit et travaille à Paris et Montréal. En 1994, il fonde Incident.net, l’un des premiers collectifs de Netart en France, et fait du Web son médium. À partir de 2001, il commence une série sur l’esthétique des ruines et l’extinction comme phénomène inextricablement artificiel et naturel. Il ramène alors les technologies à leur matérialité minérale. À partir de 2008, il se tourne vers l'IA et la capacité de l'induction statistique à automatiser le mimétisme. Dans le contexte d’une extinction de l’espèce humaine, l'IA apparait comme une tentative pour créer un monument par anticipation qui continuerait après notre disparition. Grégory Chatonsky a été récipiendaire d’une chaire internationale de recherche à l’Université de Paris VIII. Il a été enseignant au Fresnoy, à l'UQAM. Il a été artiste-chercheur à l’ENS Ulm et a dirigé avec Béatrice Joyeux-Prunel un séminaire de recherche sur l’imagination artificielle. Il est actuellement enseignant à l'EUR Artec. Lauréat de nombreuses résidences internationales et de prix tels que la Villa Kujoyama, le prix Audi Talents 2018 ou le prix MAIF 2020, Grégory Chatonsky participe régulièrement à des expositions personnelles et collectives en France et à l’étranger
Ariel Kyrou
21 septembre 2022
Journaliste, écrivain et essayiste. Il utilise la SF, la contre-culture et les arts contemporains autant que la philosophie pour penser et panser le monde d’aujourd'hui (et de demain). Directeur éditorial du Laboratoire des solidarités de la Fondation Cognacq-Jay et membre du collectif de rédaction de la revue Multitudes. Il est co-scénariste du documentaire Les Mondes de Philipe K. Dick. Se définissant lui-même comme un « agitateur multi-casquettes », a notamment écrit Google God, Big Brother n’existe pas, il est partout, (2010), L’ABC Dick (2009) et Ceci n'est pas un blasphème, avec l’artiste Mounir Fatmi (2015), et Dans les imaginaires du futur (2020).
Bernard Moninot
6 avril 2022
« L’œuvre de Bernard Moninot ne rentre dans aucune des grandes catégories expressives. Bien qu’elle travaille avec la pigmentation, elle ne ressortit pas à la peinture, bien qu’elle se déploie dans l’espace, elle ne se donne pas à percevoir en tant que sculpture et, enfin, elle ne relève pas véritablement de ce que l’on entend par installation. Le plus juste serait de dire qu’elle est de l’ordre du dessin : mais un dessin élargi (au sens où Novalis avait pu parler de « poésie élargie »), se déployant en objets spatiaux sur ou par des matériaux de tracement et d’inscription absolument originaux. Le verre, le vent, le métal, le noir de fumée, la percussion. Un dessin qui a même affaire à la photographie, par son rapport au temps (instantanés, temps de pose). La première partie du texte consistera à aborder cette singularité, en décrivant une ou plusieurs œuvres récentes et leur site de production, l’atelier – ou l’extérieur, un jardin (pour les dessins de vent). Ensuite il sera question d’une sorte de tradition cachée, celle des artistes spéculatifs, dont le travail se pense comme une recherche fondamentale, à partir des données spatio-temporelles de leur temps. Le modèle de ces artistes est avéré pour le quattrocento et il a fait sans cesse retour, mais il est aujourd’hui quelque peu négligé, alors même que le bouleversement des conceptions spatiales et des usages du temps exigerait qu’une exploration soit tentée à nouveaux frais. Cette exploration est la tâche que s’est assignée Bernard Moninot. Méditative, patiente, elle n’a rien d’abstrait, elle touche au contraire aux éléments mêmes qui fondent notre existence : nos perceptions de l’espace, notre situation dans le temps. Lumière, ombres, reflets, projections, échos, ondes, propagations, c’est à une véritable poétique de l’écoute que se livre l’artiste. Ses œuvres, on pourrait les départager en deux catégories : d’une part les instruments, d’autre part les relevés. Mais pour approcher les uns et les autres, comme les protocoles de leur mise en œuvre, le texte procédera en retraçant le parcours de l’artiste, depuis ses commencements (les Vitrines) jusqu’à aujourd’hui (La mémoire du vent, Fil d’alerte, etc.). Non seulement en observant les œuvres elles-mêmes, mais aussi en tentant à chaque fois de revenir sur leur processus de fabrication. » Jean Christophe Bailly.
Esmeralda Da Costa
23 février 2022
Artiste franco-portugaise, née en 1982, Esmeralda Da Costa poursuit des études de sociologie puis intègre la Villa Arson à Nice d’où elle sort diplômée avec les félicitations du jury en 2011. Elle vit et travaille à Paris.
Défiant son propre corps, Esmeralda Da Costa esquisse d’abord une œuvre questionnant le corps intime, la filiation et la mémoire à travers des installations vidéos. Ses œuvres immersives révèlent peu à peu l’autre. Elle propose des installations sonores mêlant l’humain et la technologie pour interroger les mutations profondes du monde et l’évolution des modes relationnels. Elle filme et photographie le déchaînement des éléments naturels, puis compose et assemble des images en miroir du vivant menacé. Sensible à la manipulation de l’information par les médias, elle détourne les visuels de la presse papier autour d’un travail de linogravure. Dans sa dernière création, elle s’approprie l’histoire d’une œuvre du patrimoine français - la Tapisserie de l’Apocalypse d’Angers - et en propose une interprétation contemporaine marquée des bouleversements sociaux de notre temps.
Lauréate de l’OplinePrize 2018, elle a participé à de nombreux festivals d’art vidéo ainsi qu’à des expositions collectives (Instants Vidéo Numériques et Poétiques - Marseille, 2021 ; Bons baisers de Nice, Galerie Espace à Vendre - Nice ; Les arts éphémères, 12ème édition, Parc de Maison Blanche - Marseille ; L’écho du silence, Espace 16K - Kremlin-Bicêtre, 2020 ; While I’m Waiting, Gallery space at Code & Canvas - San Francisco - États-Unis, 2019 ; FIAV, Institut Français de Casablanca - Maroc, 2019 ; Videoformes, Salle Gaillard - Clermont-Ferrand, 2018 ; Instants Vidéo Numériques et Poétiques - Marseille, 2017 ; Festival Art Vidéo - Bibliotheca Art Center d’Alexandrie, 2017 ; Sélection Officielle Arte Video Night #7, MEP - Paris, 2015, etc.). Son travail a fait l’objet également de plusieurs expositions personnelles, notamment Apokálupsis au Repaire Urbain à Angers, 2021 ; Altera(c)tions à l’Anis Gras à Arcueil, 2019 ; La Terre-Mère / A Terra Mae au Centro Cultural Adriano Moreira - Bragança (Portugal) 2017 ; MATCH à la Galerie Incognito à Paris en 2015…
Richard Conte
16 février 2022
Richard Conte est un artiste plasticien qui travaille dans les domaines de la peinture, de la performance et du cinéma. Il a toujours conduit de pair pratique artistique, recherche et enseignement. Il est aujourd’hui professeur émérite à l’Ecole des arts de la Sorbonne de l’Université Paris 1, après avoir dirigé le CERAP (EA 2479) de 1998 à 2012 et l’Institut ACTE (UMR 8218 du CNRS) de 2012 à 2017. Il a aussi été conseiller pour la création au CNAM et au Musée des Arts et Métiers (2018 à 2020). Il est par ailleurs membre de l’AICA. Ses recherches portent essentiellement sur l’étude de la création (Poïétique) dans ses relations avec la peinture, la philosophie, l’insularité, les sciences et le sport. Il se consacre dorénavant à la peinture et à l’écriture.
Publications récentes (sélection) : 2022, Les animaux malades de l’humain, Catalogue d’exposition, Institut Confucius de Tahiti (Texte de Richard Leydier) ; Danse avec les bêtes (avec le poète Serge Pey) éditions Tarabuste – 2020, “The Zidane film”, in Post-cinéma, Dominique Chateau and José Moure (eds) Amsterdam University Press – « Se rincer l’œil, une divagation poïétique », Recherches en Esthétique n° 26, « Le (déplaisir) ». – 2019 : Migration & Memory, Arts and Cinémas of Chinese Diaspora, Edition de la MSH du Pacifique-sud. Papeete. (UPF et CNRS). (dir.) – 2018 : Entre amis (avec Michel Gouéry et Gilles Tiberghien), catalogue de l’exposition à la galerie Michel Journiac, Paris.
Films récents sur RC : 2018, Le passeur, de Christian Lallier ; 2021, Tant qu’il y aura du miel, Axel Clévenot.
Jean Faucheur
1 décembre 2021
Jean Faucheur est un peintre, sculpteur, photographe et vidéaste français né à Neuilly-sur-Seine en 1956 ; il réside et travaille actuellement à Paris.
Après avoir obtenu son diplôme de l'ENSAD (École Nationales des Arts Décoratifs) en 1979, il installe son atelier à Versailles. S’y sentant à l’étroit, il décide de montrer son travail dans la rue, devenant ainsi l’un des pionniers des nouvelles interventions urbaines (ceux que l’on appelait en 1985 les « Médias Peintres »).
Dès 1983, il réalise des peintures sur papier kraft en grand format, qu’il colle ensuite illégalement sur des panneaux publicitaires en 4x3m dans Paris. Lors des deux années suivantes, il entreprend un voyage à New York à l’invitation de Tony Shafrazy, célèbre galeriste qui expose à l’époque Keith Haring, Basquiat et Futura 2000. Il se rend également à Tokyo et cofonde Les Frères Ripoulin, collectif composé de jeunes peintres qui, appréciant son travail sur panneaux, le sollicitent afin qu’il les initie à sa technique. Artiste pluridisciplinaire, il organise des expositions sauvages dans le métro parisien et au Palace, est le co-créateur de la galerie Jean-Marc Patras et présente ses oeuvres à la galerie d’Agnès b. dès 1984.
A partir de 1986, il délaisse la rue pour se consacrer à la sculpture, la peinture et la photographie. En 2001, sa rencontre avec Thom Thom, artiste qui détourne des affiches publicitaires au cutter, l’incite à renouer avec la scène urbaine. S'en est suivi un cycle d'expositions « Implosion / Explosion » , et « Une nuit » réunissant de 2002 à 2005 pas loin de 150 artistes unrbains. En mars 2003, à l’angle de la rue Oberkampf et de la rue Saint- Maur à Paris, naît l’association Le M.U.R. (Modulable Urbain Réactif) à l’initiative de Jean Faucheur. C’est en 2007 que commenceront sur ce panneau de 3X8m les premières interventions d’artistes urbains tous les quinze jours et ce depuis près de 15 ans. Parallèlement il participe à de nombreuses expériences collectives artistiques (performances vidéo picturales Akrylonumerik, collectif D-Rush, Musée Imaginaire, etc.). Il est à l’été 2015 directeur artistique des « Murs de L2 » à Marseille et de « À L'échelle de la ville » à Paris en 2018 (Ministère de la Culture). Depuis cette date, il est président de la fédération de l’art urbain. Son goût prononcé pour le partage et la rupture, pose indéniablement Jean Faucheur en précurseur et en découvreur de talents.
Félicie d'Estienne d'Orves
17 Novembre 2021
Félicie d’Estienne d’Orves est une artiste plasticienne dont le matériau est la lumière. Ses installations et performances font appel à une connaissance phénoménologique du réel et interrogent le conditionnement de notre regard. Dans son travail, la lumière est à la fois l’outil et le sujet. Elle s’intéresse à la définition des limites de l’espace, physique et cosmologique, par la lumière et sa vitesse.
Lauréate en 2019 du prix de la Fondation Vasarely et artiste professeur invitée au Fresnoy (Studio National des Arts Contemporains), son installation «Eclipse» rejoint cette même année les collections d’art, Beep Collection Electronic Art (ES), ainsi que la Fondation Iberdrola (ES). Depuis 2020, elle reçoit la commande d’œuvres pérennes comme pour le Grand Paris Express dans le cadre du programme «Tandem» en collaboration avec l’agence Dietmar Feichtinger ou encore dans le cadre des Nouveaux commanditaires pour la ville de Louvain (BEL).
Son travail a été présenté au Centre Pompidou – Nuit Blanche – Le Centquatre 104 – Sorbonne Artgallery (Paris) – Le Fresnoy Scène Nationale (Tourcoing) – La Fondation Vasarely (Aix-en-Provence) – Abbaye de Maubuisson (Saint- Ouen-l’Aumône) – 500 ans du Havre (Le Havre) – State Studio (Berlin) – Watermans Arts Center (Londres) – New Art Space / Sonic Acts (Amsterdam) – TBA Teatro do Bairro Alto (Lisbonne) – Ars Electronica (Linz) – Elektra Festival (Montréal) – Day For Night (Houston) – OCAT (Shanghai) – Aram Art Museum (Goyang/Corée) etc.
Decebal Scriba
08 novembre 2021
Decebal Scriba est né en 1944 en Roumanie, il est arrivé en France en 1990.
Grâce à un corpus cohérent élaboré à partir de médiums hétéroclites – photographie, installation, performance, art vidéo –, l’artiste aborde à la fois l’art conceptuel et performatif, les questions de langage formel et textuel, la représentation spatiale ou encore la symbolique des gestes et des formes. Le signe est omniprésent dans son œuvre, renvoyant tant au langage manuscrit que corporel, mathématique ou encore cultuel. Il devient ainsi le support de réflexions philosophiques comme politiques, questionnant le rapport à autrui et à l’art.
Voué à l’anonymat en raison de sa dimension politique, son travail entrepris durant la dictature roumaine est ainsi réhabilité depuis quelques années sur la scène artistique européenne. Parallèlement, l’artiste continue d’investir le champ de l’art conceptuel à travers la performance, la photographie ou le dessin, perpétuant des réflexions philosophiques empreintes de spiritualité sur le rapport au monde et à l’existence.
Thomas Hirschorn
14 octobre 2022
Thomas Hirschhorn est un artiste suisse né en 16 mai 1957 à Berne. Depuis la fin des années 1980, Thomas Hirschhorn se concentre sur la création de sculptures précaires faites main. Il les conçoit à partir de matériaux issus de la vie courante tels que des vieux papiers, des feuilles d'aluminium, des cartons. Ses sculptures sont souvent des "monuments" à des personnes qu'il admire. Elles requièrent parfois la participation de la population locale, tant il est vrai que Thomas Hirschhorn refuse d'être un artiste confiné aux salons mondains. L'œuvre de Thomas Hirschhorn est traversée par les questions, les contradictions et les scandales qui taraudent la société contemporaine, marquée par la mondialisation. L'artiste milite en faveur davantage de justice et d'égalité. Energie oui, qualité non, affirme cet artiste, créateur d'installations apparemment désordonnées, improvisées et pauvres, mais fortement structurées en réalité. En 2000, lors de la remise du prix Marcel Duchamp, le jury a estimé, à propos de Thomas Hirschhorn, que "le lauréat fait preuve d’une réelle maturité et d’un grand sens de sa responsabilité d’artiste, et de même, que son œuvre relève d’une originalité et d’une inventivité remarquables". Les préoccupations sociales et politiques de Thomas Hirschhorn culminent en 2004 dans l'ouverture du musée précaire Albinet, à Aubervilliers, qui fut une manière de "faire exister l'art au-delà des espaces qui lui sont consacrés". Un musée inhabituel, en préfabriqué, dont les employés et animateurs étaient des habitants du quartier et dont les éphémères cimaises ont exposé trois mois durant des chef-d'oeuvres de l'art du 20ème siècle, signés Duchamp, Malevitch, Mondrian, Dali, Beuys, Warhol, Léger... empruntés pour la plupart au Centre Pompidou.
Christian Jacard
7 octobre 2022
Fasciné depuis toujours par les traces, les empreintes, les fossiles, les déchets... tous les éléments sur lesquels le temps marque son passage, il commence à utiliser des objets pour marquer sa toile. Pas de pinceaux pour Christian Jaccard, mais des insectes, des cordes, du papier. Il utilise également des objets dont la combustion est lente pour imprimer son support. Très vite, ses œuvres sont recouvertes de traces de flamme noires, il appose même ce geste signature sur des toiles anonymes et des revues. Cette technique, qu’il définit de concept de l’art supranodal, implique une part d’aléatoire particulièrement appréciée par l’artiste car elle injecte une dose de ludisme dans le domaine de l’art où la technique a tendance à prendre le pas. La cendre, qui macule la toile, lui évoque la couleur du néant, celui qui précède la vie et succède la mort. Avec le temps, il émancipe ces traces de cendre de la toile pour envahir d’autres espaces.
Une exposition lui a été consacrée cette année au Musée National d’Art Moderne/Centre G. Pompidou.